Le prix du roman Fnac a été décerné à Jean-Marie Blas de Roblès pour son roman Là où les tigres sont chez eux. A cette occasion, la Fnac a organisé une soirée adhérents vendredi 26 septembre à la Fnac Montparnasse après la fermeture. Nous avons donc pris un escalier de service pour arriver à l'espace rencontres.
Agnès Tirilly, directrice des adhésions, nous a tout d'abord présenté l'organisation du prix. Celui-ci a un succès grossant, puisque si en 2006, la fnac avait reçu 500 candidatures pour faire partie du jury, nous êtions prêt de 3600 cette année a avoir tenté et pour ma part réussi à faire partie de ce jury. (Je n'ai pas parlé des livres reçu, car n'ai pas été gâtée et n'ai aimé aucun des 3 romans).
Le jury est séparé en deux, d'un côté les amateurs, soit 400 adhérents Fnac, de l'autre 300 libraires de la Fnac. La Fnac reçoit 20 exemplaires de chaque ouvrage qui concourent et les envoie aux jurés qui reçoivent chacun entre 3 et 5 livres. Des deux jurys, 5 ouvrages ressortent parmi lesquel est alors choisi le prix du roman Fnac.
Après cette introduction, Jean-Marie Blas de Roblès a été interviewé durant prêt d'une heure. Il a tout d'abord tenu a remercier les jurés pour ce prix qui l'a particulièrement touché car il s'agit d'un prix de lecteurs.
Des spoilers ont malheureusement été faits durant l'interview, je ne les ai par repris dans mon compte-rendu. Si la Fnac avait envoyé un exemplaire à chaque invité, tout le monde n'avait pas encore eu le temps de le lire.
Jean-Marie Roblès est un auteur qui prend son temps : ce livre lui aura nécessité plus de dix ans d'écriture, huit à dix heures par jour, sans compter les années de recherches bibliogrpahique sur Athanase Kircher. Le sujet lui a été inspiré par un article des années soixante-dix qui décrivait sur six pages la biographie de ce personnage, présenté comme une curiosité. Il était un dinosaure de son siècle, appartenant au siècle de Vinci alors qu'il était née au XVIIème, et malgré sa notoriété de l'époque, s'est trompé sur quasiment tout.
Par exemple, Kircher est devenu célèbre grâce au déchiffrement des hiéroglyphes, et il aura fallu attendre Champollion pour que son interprétation révèle son imposture. L'auteur aime ce personnage, et son enthousiasme ressortait lors de l'interview.
Jean-Marie Blas de Roblès a ensuite longuement parlé de son processus d'écriture, j'ai essayé tant bien que mal de filmer sa réponse avec mon appareil photo.
L'auteur étant philosophe de formation, il cherche à aller plus loin que le romanesque et aime raconter des fables mais des fables à la Voltaire.
Si le livre nous conte l'histoire romancée de Kircher, elle est entrecoupée par les histoires de plusieurs personnages vivants de nos jours au Brésil. Le choix du Brésil s'est imposé à Jean-Marie Blas de Roblès qui a eu la chance d'y vivre deux ans. C'est un pays qu'il a adoré, car il a symbolisé le nouveau monde, un pays qui n'a pas peur de la nouveauté. Cela a donc servi dans le roman à symboliser l'inverse de cette vieille europe. L'impression est renforcée par le côté luxuriant de la jungle. De plus, à l'époque de Kircher, deux de ses livres étaient donnés aux missionnaires pour aller convertir les indiens.
L'un des personnages de ce livre chorale est un hommage à tous les déshérités du Brésil, que l'auteur a pu croiser durant ces deux années.
Les personnages ne se croisent pas. Le lien entre eux est construit dans les trente dernières pages d'un livre de huit cent pages. Cependant des passerelles symboliques existent entre les parties contant la vie de Kircher et les autres, ce sont des objects symboliques qui doivent aider le lecteur à patienter. De plus, le livre est construit comme des épisodes qui se terminent toujours aux moments halletants. Il faut alors attendre pour connaitre la suite. Cependant l'auteur ne croit pas son film adaptable au cinéma, car il faudrait plus de dix heures de pellicules.
Son éditeur a alors pris la parole (le livre est édité chez Zulma). Depuis sa lecture de l'impudeur des choses, il se souvenait d'un véritable écrivain, d'où sa peur de lire son manuscrit, trop gros donc impubliable (le manuscrit a d'ailleurs mis dix ans à être édité). Cependant, l'éditeur a fini par le lire, et n'a pu résister à le publier (200 pages ont tout de même été enlevées qui portaient principalement sur Kircher). Excellent choix, puisque le livre est dans la sélection de plusieurs gros prix.
Avant le champagne et les petits fours délicieux, le public a posé des questions. L'auteur nous en aégalement posé sur les livres reçus pour le prix. Le roman Zone a été cité comme un choc littéraire à lire par un adhérent, choix approuvé par l'auteur. Il nous a alors dit aimer lire. Si Monte-Christo, 20 000 lieux sous les mers, l'ile aux trésors, ont bercés son enfance, adulte il est tombé irrémédiablement en admiration pour Flaubert (dont il aimerait atteindre la simplicité) et Borgès.
Jean-Marie Blas de Roblès devrait faire plusieurs séances de dédicaces dans les Fnac et ailleurs, ne manquez pas l'occasion d'aller l'écouter parler de son livre et de sa passion pour la littérature.