Shan Sa : Porte de la paix céleste

Publié par Stéphanie on mardi, juin 26, 2007 commentaires (3)


Couverture :
Zhao le soldat et Ayamei la révoltée courent dans les rues sombres de Pékin. La Place de la Paix céleste - Tian an men - est couverte du sang des étudiants. Du sang des enfants de la Chine moderne, élevés dans l'idéologie étouffante du régime maoïste.

Ayamei se cache, quitte Pékin, parcourt des milliers de kilomètres, fuit vers la montagne. Inlassablement Zhao suit sa piste. Son acharnement est à la mesure de sa foi dans le régime : aveugle et sans limites. Au terme de cette longue traque, Zhao, l'autodidacte inflexible, se laissera-t-il contaminer par la beauté et la poésie ou choisira-t-il d'ignorer la voie qu'Ayamei est en train de découvrir ?

Il deviendra, malgré lui, le héros d'un roman d'amour sobre, pudique et troublant.

Extraits :
"Aujourd'hui, enfin, je comprends l'erreur qui a failli signer ma perte : j'ai trop demandé à la vie, j'ai pensé qu'elle me devait le bonheur et la sérénité. En réalité, la vie n'offre ni le bien ni le mal. Le bonheur est un fruit qu'on cultive et récolte dans son âme. On ne peut pas le recevoir de l'extérieur."

Mon avis :
Encore sous le charme de La joueuse de go, j'ai pris le risque de lire rapidement un autre livre de Shan Sa. Porte de la paix céleste a été écrit 3 ans avant La joueuse de go. Il m'a fait penser à un brouillon (de haute qualité) de ce roman. On retrouve la même organisation même si l'époque est différente :
- une héroïne belle et révoltée et un soldat peu à peu sous son charme
- l'alternance de point de vue entre les 2 protagonistes
J'ai aimé ce roman comme j'ai aimé la joueuse de go, cependant j'espère que Shan Sa a su sortir de ce schéma, et ses autres romans sont différents (tout en gardant la même poésie). J'attendrais un peu avant d'en lire un troisième.

Philippe Delerm : La sieste assassinée

Publié par Stéphanie on mardi, juin 26, 2007 commentaires (2)


Couverture :
" Mais la minute qui compte, c'est tout à la fin. Les gestes se sont alentis, le coiffeur vous a délivré du tablier de nylon, qu'il a secoué d'un seul coup, dompteur fouetteur infaillible. Avec une brosse douce, il vous a débarrassé des poils superflus. Et l'instant redouté arrive. Le coiffeur s'est approché de la tablette, et saisit un miroir qu'il arrête dans trois positions rapides, saccadées : sur votre nuque, trois quarts arrière gauche, droite. C'est là qu'on mesure soudain l'étendue du désastre... Oui, même si c'est à peu près ce qu'on avait demandé, même si l'on avait très envie d'être coiffé plus court, chaque fois on avait oublié combien la coupe fraîche donne un air godiche. Et cette catastrophe est à entériner avec un tout petit oui oui, un assentiment douloureux qu'il faut hypocritement décliner dans un battement de paupières approbateur, une oscillation du chef, parfois un "c'est parfait" qui vous met au supplice. Il faut payer pour ça. " Quelques courts textes, pleins d'humour, qui sont autant de petites madeleines, tantôt venues de la mémoire de l'enfance, tantôt contemporaines, et saisies à la surface du temps.

Mon avis :
Je fais partie des fans de "la première gorgée de bière". Ici, Philippe Delerm reprend le même principe de très courtes nouvelles avec le principe du plaisir subitement gâché. Malheureusement, si son style et ce principe me plaise, il ne va pas au bout pour toutes les courtes nouvelles (ou courts instants) du livre. Certains chapitres m'ont semblé totalement incongrus dans ce recueil. Il reste cependant quelques moments de grâce, comme cette séance chez le coiffeur qui se termine mal, cette sieste assassinée ou cette pluie sur Roland Garros.

un lien sur la biographie de l'auteur

Plum Sykes : Blonde attitude

Publié par Stéphanie on samedi, juin 23, 2007 commentaires (1)


Couverture :
Blonde comme les blés et belle à se pâmer, l'excentrique et sexy Julie Bergdorf- richissime héritière des magasins de luxe du même nom - a vraiment tout pour plaire. Quotidiennement entourée d'une meute d'admiratrices, cible privilégiée des magazines people et déesse incontestée des boîtes de nuit fashion et autres restaurants huppés, la lolita de la mode règne en maîtresse absolue sur la toute-puissante jet-set new-yorkaise. Seul hic, mademoiselle est célibataire. Et dans les quartiers hype où le chic du chic consiste à se pavaner au bras de son fiancé, cette situation relève de l'impardonnable faute de goût. Lancée à l'assaut du MP - Mari Potentiel -, la Princesse de Park Avenue saura-t-elle trouver chaussure à son pied?

Biographie de l'auteur :
Plum Sykes est née à Londres et a fait ses études à Oxford. Elle a débuté au Vogue anglais en 1993 avant de rejoindre, quatre ans plus tard, la rédaction du Vogue américain à New York, où elle dirige les rubriques mode, société et célébrités. Elle participe également à la rédaction du magazine Vanity fair. Pour son premier roman, Blonde attitude, Plum Sykes a choisi de tremper sa plume dans le petit monde fascinant des princesses de Park Avenue, les " Bergdorf Blondes ".

Mon avis :
C'est en fait l'histoire de la meilleure amie de Julie qui est racontée. Et en plus elle est brune! :)
En tous cas, j'ai vraiment apprécié. Même si on ne peut pas à proprement parler de satyre, le ton est toujours ironique et comique.
La "dure vie" des héritières est détaillée. Encore une excellente lecture de détente.

PS : je signe tout de suite pour être une pauvre héritère de New York :)

Marian Keyes : Une vie de rêve

Publié par Stéphanie on vendredi, juin 15, 2007 commentaires (4)

Couverture :
Comment Lisa, Londonienne branchée, en était-elle arrivée là ? Adieu sa promotion au prestigieux magazine Manhattan à New York, un tout autre défi l'attend... à Dublin ! Dans des bureaux miteux, sans téléphone portable, avec une équipe complètement " out ", elle doit créer une nouvelle revue féminine en Irlande : Colleen. Chic et sexy si possible. Un
cauchemar éveillé dans lequel la rédactrice adjointe qu'elle découvre sur place - Ashling, irlandaise cultivant la platitude et un goût prononcé pour le tarot et l'astrologie - hante ses nuits. Ashling qui, elle aussi, rêve d'une autre vie, celle de sa meilleure amie Clodagh par exemple, apparemment aux anges avec son package mari-enfants-maison. Un équilibre bien fragile qui va cependant voler en éclats lorsque le prince charmant, qu'elles attendent tant, va enfin arriver mais pour semer la zizanie...

Mon avis :
J'avais déjà beaucoup aimé "Le club de la dernière chance" et j'ai retrouvé le même plaisir à lire ce livre de Marian Keyes.
Les trois héroïnes sont toutes les trois aussi attachantes l'une de que l'autre. Le style est agréable à lire. Les situations sont représentatives de la vie et il y a toujours un zeste d'humour.
Bref, un excellent livre de vacances.

Jane Austen : Mansfield Park

Publié par Stéphanie on samedi, juin 09, 2007 commentaires (5)


Couverture :
Issue d'une famille miséreuse, Fanny Price est âgée de dix ans quand elle est adoptée par son oncle maternel, Sir Thomas Bertram, qui va prendre en charge son éducation. Accueillie dans le domaine de Mansfield Park, Fanny est élevée avec ses cousins et cousines qui, à l'exception d'Edmund, la traitent avec indifférence ou mépris. La gratitude et l'affection qu'elle éprouve à l'égard de son cousin se transforment au fil des années en un amour qu'elle garde secret. Quand un bon parti se déclare, Fanny n'a de choix qu'entre un mariage de raison et un retour à sa condition première...
Publié en 1814, Mansfield Park est sans doute le roman le plus ambitieux de Jane Austen (1775-1817). L'auteur de Raison et sentiments (Archipoche n°21) y excelle dans la description des rapports humains complexes qui se tissent entre ses personnages.

Mon avis :
Mansfield Park est mon premier livre de Jane Austen. J'ai bien sur vu plusieurs adaptations de ses romans au cinéma mais je ne l'avais pas encore lu. J'ai d'ailleurs commencé par acheter "Orgueils et préjugés" voulant lire le livre après avoir vu l'adaptation récente au cinéma. Ce livre est encore dans ma PAL, ayant été finalement plus tentée par Mansfield Park (je crois même suite à la lecture d'un blog)

J'ai mis environ 150 pages avant d'apprécier le mode de narration que j'ai tout d'abord trouvé trop désuet. Cependant peut-être est ce du au charme de l'histoire, à ma volonté de vouloir connaitre la fin, en tous cas, cela a fini par ne plus me poser de problème. Et je compte même lire à plus ou long terme tous ses romans.

Jane Austen décortique la société de son époque avec une volonté qui m'a rappelé Jane Wharton dont j'ai lu Xingu, il y a peu.

Cécile Slanka : Comment lui dire adieu

Publié par Stéphanie on vendredi, juin 01, 2007 commentaires (3)



Couverture :
Un exercice de style à la Queneau. Faisant preuve d’un sens de l’observation redoutable, Cécile Slanka met en scène une séparation amoureuse, selon différents points de vue. Chaque lettre – parfois un simple mot comme griffonné sur un coin de table – est précédée d’un titre donnant une indication sur la personnalité du signataire. Un recueil de textes cruels ou tendres, mais toujours drôles.

Extraits :
Joueur
Lucie,
Parce que j’ai vraiment tout à gagner à te perdre : adieu !
Serge
Inassouvi
Ma tendre Judith,
Tu es une femme merveilleuse, j’ai une famille formidable, deux bambins adorables, un métier passionnant, une jolie maison, plein d’amis à mettre dedans... mais voilà, j’aime Sonia.
Christophe
Annonciatrice
Urgent – Pour cause déménagement – vends mari – très peu servi – prix négociable –
Adieu Gérard
Josiane

Mon avis :
Un petit concentré de cruauté et d'ironie que j'ai trouvé totalement jubilatoire :)