Philippe Delerm : La sieste assassinée

Publié par Stéphanie on mardi, juin 26, 2007


Couverture :
" Mais la minute qui compte, c'est tout à la fin. Les gestes se sont alentis, le coiffeur vous a délivré du tablier de nylon, qu'il a secoué d'un seul coup, dompteur fouetteur infaillible. Avec une brosse douce, il vous a débarrassé des poils superflus. Et l'instant redouté arrive. Le coiffeur s'est approché de la tablette, et saisit un miroir qu'il arrête dans trois positions rapides, saccadées : sur votre nuque, trois quarts arrière gauche, droite. C'est là qu'on mesure soudain l'étendue du désastre... Oui, même si c'est à peu près ce qu'on avait demandé, même si l'on avait très envie d'être coiffé plus court, chaque fois on avait oublié combien la coupe fraîche donne un air godiche. Et cette catastrophe est à entériner avec un tout petit oui oui, un assentiment douloureux qu'il faut hypocritement décliner dans un battement de paupières approbateur, une oscillation du chef, parfois un "c'est parfait" qui vous met au supplice. Il faut payer pour ça. " Quelques courts textes, pleins d'humour, qui sont autant de petites madeleines, tantôt venues de la mémoire de l'enfance, tantôt contemporaines, et saisies à la surface du temps.

Mon avis :
Je fais partie des fans de "la première gorgée de bière". Ici, Philippe Delerm reprend le même principe de très courtes nouvelles avec le principe du plaisir subitement gâché. Malheureusement, si son style et ce principe me plaise, il ne va pas au bout pour toutes les courtes nouvelles (ou courts instants) du livre. Certains chapitres m'ont semblé totalement incongrus dans ce recueil. Il reste cependant quelques moments de grâce, comme cette séance chez le coiffeur qui se termine mal, cette sieste assassinée ou cette pluie sur Roland Garros.

un lien sur la biographie de l'auteur

2 commentaires:

Comment by Anonyme on 26 juin 2007 à 12:27

Comme toi je garde un excellent souvenir de "La première gorgée de bière" et avec celui-ci tu sembles déçue. Bon je le note et je verrais bien !

 
Comment by Anonyme on 18 novembre 2007 à 11:27

Tu as raison, nettement moins bon... J'ai pris ce livre comme l'exploitation commerciale d'un filon. J'ai eu bien du mal à me plonger dedans, très déçu. Puis en entendant l'auteur en interview sur France Inter je l'ai trouvé limite puant, très parisien. Bref, pour moi le sucès lui est monté à la tête.
Kenavo.