Simonetta Greggio : La douceur des hommes

Publié par Stéphanie on dimanche, mai 20, 2007


Couverture :
Toute ma vie, j'ai aimé, bu, mangé, fumé, ri, dormi, lu. De l'avoir si bien fait, on m'a blâmée de l'avoir trop fait. Je me suis bagarrée avec les hommes pendant plus de soixante ans. Je les ai aimés, épousés, maudits, délaissés. Je les ai adorés et détestés, mais jamais je n'ai pu m'en passer... La chaleur des hommes, qui m'a si bien enveloppée, ne fait que me rendre plus odieux ce grand froid qui avance. Il n'y a pas de bras assez puissants pour m'en préserver, dans la nuit qui vient. S. G.

Mon avis :
La douceur des hommes est un livre magnifique. Constance une jeune femme, raconte les derniers instants de Fosca et surtout leurs derniers échanges où Fosca a voulu lui retranscrire cette douceur des hommes.
Il est difficile même impossible de retranscrire le charme ressenti lors de cette lecture. Le plus simple est de vous conseiller de le lire.

Pour la petite histoire, ce livre a été amené lors du dernier livres échange par Olivier. Malheureusement, il m'était passé sous le nez :)
Je me suis donc précipité en librairie pour le commander, et sans m'en rendre compte, je l'ai également commandé chez Alapage en même temps. Cela me permettra de l'amener au prochain livre échanges, Cécile ayant de toutes façons prévenu qu'elle ne le ramènera pas)

6 commentaires:

Comment by Caro[line] on 21 mai 2007 à 10:12

Je ne lis pas ton avis car je compte lire ce livre ! (Il est sur mes étagères...) J'y reviendrai quand ce sera fait. :o)

 
Comment by Anonyme on 22 mai 2007 à 17:17

J'ai beaucoup aimé ce livre qui émet à chaque page un agréablement parfum d'Italie et dernièrement, j'ai eu la chance de rencontrer Simonetta, une femme douce et charmante !

 
Comment by Anonyme on 31 mai 2007 à 06:35

C'est vraiment une belle lecture.
J'aime les histoires de femmes passionnées ...

 
Comment by Cécile Qd9 on 6 septembre 2007 à 20:26

Bonsoir

J'ai adoré ce livre. Voici ce que j'ai écrit à son propos sur Quoide9 :

Bonjour

Lorsque j'ai vu le titre de ce livre sur la table du dernier dîner "livres échanges", j'ai été immédiatement attirée, lorsque j'ai parcouru le 4e de couverture, j'ai été séduite, lorsque j'ai lu le livre j'ai été admirative, définitivement conquise.



Le sujet

Une jeune femme raconte sa rencontre avec Fosca, une vieille dame, leur complicité, les derniers jours de celle-ci et les bribes de souvenirs personnels et amoureux qu'elle raconte avant de mourir.



Mon avis

MA-GNI-FI-QUEEEUUUHHH !

Simonetta Greggio est italienne, écrit en français et le fait sublimement bien. Son court roman est poétique, intelligent, sensible. Il est tout en finesse, en poésie, en profondeur, en sensualité. J'ai aimé sans réserve et je me suis régalée de bout en bout. Après "les âmes grises" de Philippe Claudel, voilà mon 2e choc littéraire de l'année 2007. Cela dit je n'arrive pas à retrouver la critique du bouquin de Claudel dans les archives de la liste. Bref, "la douceur des hommes" est un de ces livres qu'on regrette d'avoir terminé.

Le 4e de couverture donne le ton : Toute ma vie j'ai aimé, bu, mangé, fumé, ri, dormi, lu. De l'avoir si bien fait, on m'a blâmée de l'avoir trop fait. Je me suis bagarrée avec les hommes pendant plus de soixante ans. Je les ai aimés, épousés, maudits, délaissés. Je les ai adorés et détestés, mais jamais je n'ai pu m'en passer... La chaleur des hommes, qui m'a si bien enveloppée, ne fait que me rendre plus odieux ce grand froid qui avance. Il n'y a pas de bras assez puissants pour m'en préserver, dans la nuit qui vient.

De même que la phrase mise en exergue et tirée d'une chanson italienne de Lucio Battisti qui dit "ma quante braccia ti hanno stretto tu lo sai per diventar quel che sei" et qui, traduite en français est encore plus belle : "tant de bras t'ont étreint tu le sais pour devenir ce que tu es".



Extraits

Dire que mes jours sont comptés ne signifie rien. Les jours de chacun de nous sont comptés. Mais si d'habitude on ne distingue pas le rivage, caché à l'ombre du temps et des circonstances, l'âge et la maladie me rendent ce terme visible. Je rends les derniers soins à ce corps que j'ai bien aimé, et qui m'a bien servi. J'ai été sobre avec volupté. J'ai été voluptueuse avec sagesse. J'ai embrassé une philosophie qui laisse le corps libre, l'esprit lavé ; je me suis roulée sur le lit de l'épicurisme. Etroit mais propre. (p.20/21)

Il paraît que Lacan, pendant l'un de ses séminaires, a lâché cette phrase : L'amour consiste à offrir quelque chose qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas. C'est joli, non? Mais je ne pense pas que ce soit vrai. C'est juste une pirouette, un beau truc de funambule. Les français sont comme ça ! Ils vendraient père et mère pour un bon mot. Ils confondent souvent intelligence et méchanceté, aussi... En même temps, l'art de la conversation, cette courtoisie de l'esprit français, est inéluctablement en train de disparaître. (p.26/27)

(...) c'est la première plaie qui a le plus de mal à se refermer, et là-dessus les cicatrices se succèdent, à la fin on n'est plus qu'une masse de bleus et de bosses plus ou moins anciens, mais on avance quand même, on se relève encore, et parfois on est pas encore relevé qu'on est K.-O. à nouveau, et alors il faut surtout respirer pianissimo et se faire oublier. Puis la lumière s'infiltre doucement et l'envie de vivre revient. En attendant, on peut toujours se mettre en boule comme un chat, et faire semblant de n'être pas là. (p.36)

Elle m'a appris qu'il faut plus de courage pour être heureux que pour être malheureux. Et avec elle je commence à ne plus m'en vouloir. A croire que ce n'est pas ma faute si j'ai été aimée. (p.50)

(...) personne ne mérite tes larmes, mais si un jour tu rencontres cette exception, l'être qui les mérite, sache qu'il ne te fera pas pleurer. Il est très probable que ce soit toi qui le fasses pleurer (p.55/56)

Celles qui s'appartiennent peuvent se donner... (p.78)

la jeunesse nous tenait lieu d'hygiène, et la beauté de morale. (p.82)

Les troubles et même les chagrins sont les bie,nvenus, et les manques et les larmes, c'est seulement la vie qui jaliit, qui gicle et qui fuse, qui rebondit, s'amuse et éclabousse, et il ne reste plus qu'à ouvrir les mains, fermer les yeux, et se mouiller. (p.128)

J'aimerais pouvoir dire que j'ai pleuré quand nous avons fait l'amour pour la dernière fois. J'aimerais pouvoir me souvenir du dernier baiser. Mais nous vivons dans des chambres voilées, et nous ne savons rien à l'avance, et pas grand chose après. (p.152)



Conclusion

Un must magnifique

@ +

Cécile

 
Comment by Caro[line] on 13 janvier 2008 à 11:58

Bon, je ne vais pas retranscrire tout mon billet dans ce commentaire... ;-) Donc, ça y est, depuis le temps que j'en entendais parler, j'ai EN-FIN lu La douceur des hommes. C'est vraiment une très belle histoire, à lire sans modération !

 
Comment by Anonyme on 28 février 2008 à 22:23

Je viens de le démarrer grâce à toi puisque tu en as fait un livre voyageur. Super !