Claude-Henri Buffard : Je hais l'été

Publié par Stéphanie on vendredi, août 31, 2007 commentaires (2)



Couverture :
" Saison du prêt-à-suer, l'été transpire de promesses non tenues. Les matins enchanteurs ne débouchent que sur la laideur crue de la journée, les voluptueuses soirées n'ouvrant que sur des nuits d'insomnie, de sudation et de moustiques. L'été, les débordements de chair me font honte, la plage m'horripile, les maîtres-nageurs me font sourire, les body-buildés me font pouffer, les strings me font glousser, le farniente m'anéantit, la sieste me fait périr, la vacuité me fait mourir. On se regarde mollir ensemble, le cul sur la serviette ou le corps incurvé dans une chaise longue. On aime le mou que l'on devient. On est bien. On se veut mou, on se vautre mou, on se demande même à haute voix comment on a pu ne pas l'être plus tôt. On voudrait que ça ne s'arrête jamais. On se roule dans l'instant présent comme les chiens des villes dans le sable. On reviendra l'année prochaine. .. Je hais l'été. Belle saison, vos beaux jours me font mourir d'ennui. D'ennui, belle saison, vos beaux jours me font mourir. Me font mourir d'ennui, vos beaux jours, belle saison. "

Biographie de l'auteur :
Claude-Henri Buffard est romancier. Il a publié La Fille d'Emma (Grasset, 2001) et Oki ne voit pas le mal (Mille et une nuits, 2007). Il est l'auteur de pièces de théâtre (dont La Minute de silence, Comp'Act), de scénarios de longs métrages (dont Mazeppa de Bartabas), de livrets pour le chorégraphe Jean-Claude Gallotta.

Mon avis :
C'est par un jour enfin ensoleillé de cet été 2007 pluvieux, assise sur une chaise du jardin du Luxembourg, à l'ombre alors qu'un petit vent rafraichissait agréablement l'atmosphère que j'ai lu cette déclaration de guerre à l'été. J'avais craqué pour ce livre une heure plus tôt dans la librairie chaudement recommandée par Malice parce que moi aussi habituellement «je n'aime pas l'été!» Enfin plutôt je n'aime pas la chaleur (typiquement associée à cette saison)
Claude-Henri Buffard passe en revue les diverses manifestations de l'été depuis les visites guidées, les journaux de l'été en passant par la piscine des amis, l'ombre, ou la plage avec les gens. Si les premiers chapitres m'ont fait un peu peur tellement ils sont englués dans une vraie déclaration de haine pas très constructive, heureusement le niveau est amélioré au fur et à mesure des pages pour finir par un pied de nez ironique final.
A lire l'année prochaine si une canicule se profile :)

L'avis de Chimère


Laurent Graff : Le cri

Publié par Stéphanie on mercredi, août 29, 2007 commentaires (5)



Couverture :
Une barrière de péage au milieu d'une autoroute désertée. Seul dans sa cabine, un " péagiste " regarde passer des automobilistes chaque jour moins nombreux. Il déjeune sur une aire de repos avec le gendarme du secteur qui a troqué son uniforme contre un costume à paillettes et son véhicule contre une Cadillac abandonnée. Il écoute la radio même si elle ne diffuse plus qu'un seul programme, et se lie d'amitié avec Joras, une jeune femme se rendant quotidiennement à l'hôpital, au chevet de son mari et de son amant. Les deux hommes se sont par hasard percutés en voiture et sommeillent dans le coma à quelques mètres l'un de l'autre. Pendant ce temps, un cri de plus en plus violent déchire l'atmosphère. Depuis que le tableau de Munch a été volé peut-être ? A moins que ce ne soit tout simplement la fin du monde.

Biographie de l'auteur:
Laurent Graff. Après Il est des nôtres, Les jours heureux et Voyage, voyages, le Cri est son quatrième roman publié aux éditions J'ai lu. Il y confirme la singularité d'une voix et d'un univers qui font de lui un auteur incontournable.

Mon avis :
J'ai aimé. J'ai aimé l'atmosphère du livre, cette sorte de calme. J'ai aimé ce parallèle avec ce tableau « le cri de Munch ». J'ai aimé la dernière partie où tout se met en place. Difficile d'en dire plus sans en révéler plus, donc je m'arrêterais ici en vous conseillant de le lire :)

Pour aller plus loin :
La genèse d'un cri (le tableau)
L'article Wikipedia sur le tableau et sur le peintre

D'autres avis sur le livre : Laurence et Florinette
ainsi qu'une interview de Laurent Graff sur ce livre

Bertrand Guillot : Hors-Jeu

Publié par Stéphanie on mardi, août 28, 2007 commentaires (10)




Couverture :
"Nous avions vingt-deux ans, une grande carrière s'ouvrait devant nous. Dominants nous étions et Dominants nous resterions, la vie n'était qu'un jeu d'enfant et le monde n'avait qu'à bien se tenir. Je ne pensais pas qu'il tiendrait si bien. " Jean-Victor a manqué une marche dans sa fulgurante ascension professionnelle. Il a promis à ses frères Dominants une revanche éclatante. Son pari : gagner un jeu télévisé - et avec la manière. Mais en zone non-frimeurs, les règles du jeu sont différentes...

Biographie de l'auteur :
Bertrand Guillot a trente-trois ans. On lui prédisait un bel avenir dans de grandes entreprises pour faire gagner la France, mais... Hors jeu est son premier roman.

Mon avis :
Un dominant au pays des jeux télévisuels! Difficile de faire un billet après celui de Clarabel qui a clairement exprimé le bien que je pense de ce roman. :)
Comme elle, j'ai apprécié cette histoire ironique. Si le roman commence comme un énième roman de trentenaire nombrilisme, heureusement il s'en éloigne très très vite à la faveur de cette immersion dans l'univers impitoyable des jeux TV. Qui n'a jamais rêvé de connaitre l'envers du décors? Personne ou presque!
Ce Rastignac des temps modernes est effectivement lamentable mais c'est ce qui fait tout son charme ! J'ai une pensée toute particulière pour la fin que j'ai adoré (après avoir eu très très peur!)

Voici le deuxième premier roman de cette rentrée 2007 que j'ai eu le plaisir de lire et le second que je vous conseille. Il est ironique en plus de constater que les futurs dominants (j'adore le cynisme de ce terme!) du roman de Solenn Colleter se retrouvent ici quelques années plus tard dans le roman de Bertrand.

L'avis de Clarabel est ici en attendant les autres....
Le site du dilettante où l'avis de Clarabel est cité! La classe :)

Les autres avis :
Celui plus mitigé de Laurence

Caryl Férey : Petit éloge de l'excès

Publié par Stéphanie on mardi, août 28, 2007 commentaires (1)


Couverture :
" Je n'invente rien, c'est dans le dictionnaire étymologique le mot est d'abord employé pour désigner un acte qui dépasse la mesure, un dérèglement. Je vous passe les détails mais, à la fin, l'emploi du mot au sens de " très grand ", et de son adverbe au sens de " très " ou " tout à fait " et cela sans idée d'excès, est fréquent. L'excès non seulement résiste aux règles imposées par les pauvres types sus-nommés, mais permet aussi de nous multiplier, de nous essayer à toutes les sauces, tous les possibles, de grandir en somme. Tant pis si on est excessivement mauvais. Il n'y a à perdre que des illusions, des résidences secondaires, des voitures, des slips de bain. "

Biographie de l'auteur :
Né à Caen en 1967, Caryl Férey a passé son enfance en Bretagne avant de commencer à voyager. Il a vécu quelque temps en Océanie, décor de ses romans Haka et Utu. Il publie son premier roman en 1994, suivi quatre ans plus tard de Haka grâce auquel il fait une entrée remarquée sur la scène du thriller en recevant le prix de l'Aube noir 1998 : Jack Fitzgerald s'est engagé dans la police néo-zélandaise dans l'espoir de retrouver sa femme et sa fille mystérieusement disparues ; vingt-cinq ans plus tard, le cadavre d'une jeune fille fait ressurgir tous ses vieux démons. En 2004, parait Utu dans lequel Paul Osborne, spécialiste de la question maorie, apprend le " suicide " de Fitzgerald dont il fut le bras droit. Incrédule, il reprend l'enquête et affronte ses propres démons. Ce roman dense et violent a reçu plusieurs prix dont celui du Polar SNCF 2006 et a imposé Caryl Férey comme l'un des meilleurs espoirs du thriller français. Dans Plutôt crever, paru en 2002, c'est McCash, un flic borgne sans prénom, qui suit la trace de l'assassin d'un député. Caryl Férey écrit également des livres pour la jeunesse, des textes pour le théâtre et la radio. Grand voyageur, il est toujours en quête d'histoires à raconter.

Mon avis :
Après une lecture que j'ai aimée, j'ai tendance à faire très attention à ne pas « griller » le livre suivant. (désolée pour le terme, il est trop tard pour chercher une meilleure expression). En gros, je préfère prendre dans ma PAL un livre dont je n'attends pas grand chose, car le risque est grand que le comparant involontairement à celui que je viens de lire, je ne l'aime que moins.
J'avais donc décidé de « sacrifier » Petit éloge de l'excès! Et finalement ce fut une jolie surprise.

Quel est le rapport entre Jacques Brel, une grand-mère aimante et peureuse, une mère qui laisse tout faire à son fils, un écrivain belge révolutionnaire... tous ont un côté excessif et ont influencés l'auteur. Chaque chapitre est un personnage haut en couleurs, les chapitres sont inégaux mais certains m'ont vraiment étonnée et émue. J'ai surtout aimé celui sur Jacques Brel qui m'a donné envie de le réécouter.


Solenn Colleter : Je suis morte et je n'ai rien appris

Publié par Stéphanie on dimanche, août 26, 2007 commentaires (8)



Couverture :
«Les bizuts doivent mourir pour apprendre à renaitre. Sauf moi, qui resterai seule et incomprise : j’ai succombé à une barbarie qui n’a jamais eu lieu. Je suis morte et je n’ai rien appris.» Avec une insoutenable clairvoyance, Solenn Colleter explore à travers l’expérience limite du bizutage la dynamique du rapport d’obéissance et de soumission au pouvoir. Un premier roman dérangeant, violente métaphore du système totalitaire.

Mon avis :
Il est difficile de décrire la fascination et le coup de poing qu'à représenté ce livre pour moi! A la base j'ai suivi un conseil de lecture de Patricia Parry (c'est ici) parce que le titre et le sujet me plaisait. J'ai fais une école d'ingénieurs mais heureusement je n'ai pas subi un bizutage, uniquement un vrai weekend d'intégration.
Cependant ce livre est loin d'être simplement une histoire de bizutage, durant toute ma lecture je n'ai pas arrêté de me demander “et si c'était moi, qu'aurais je fais?” C'est gênant, inattendu. Et forcément remuant.

Le livre est divisé en très petits chapitres et je trouve que cette forme ajoute de la force au récit, comme un halètement dans un film d'horreur. J'ai vraiment aimé le style d'écriture de Solenn Colleter.

Pour finir, bizarrement le livre m'a également donné l'envie de réécouter 2 albums “Mars Volta : Frances the mutes” (parce que c'est un univers double, à la fois doux et complètement destructuré (le parfait exemple est la chanson : ombilical dont on n'entendait que la première partie à la radio)) et Massive Attack : Mezzazine). Il est très rare qu'un livre s'associe dans mon esprit à de la musique surtout quand ce n'est pas du tout le sujet!

Le seul problème avec les premiers romans est que l'on ne peut pas vite rajouter dans sa LAL les autres titres de l'auteur :)

Une interview de l'auteur et un extrait du roman sont disponibles ici


Christian Lehmann : Une question de confiance

Publié par Stéphanie on samedi, août 25, 2007 commentaires (3)


Couverture :
Le docteur Laurent Scheller a exercé la médecine. Dans une autre vie. Aujourd'hui il est Laurent Scheller, médecin des médias, ancien animateur de l'émission santé-public et romancier à succès.
Lorsque, un jour, son téléphone sonne et qu'il finit par reconnaître la voix affolée de Béatrice Salvaing, il se retrouve transporté dix ans en arrière, à l'époque où Thierry Salvaing et lui étaient étudiants. Contrairement à lui, Thierry a poursuivi une carrière de généraliste dévoué à ses malades. Or le voilà accusé d'avoir euthanasié une patiente et placé en détention. Désemparée, son épouse se retourne vers leur ancien ami dans l'espoir qu'il puisse alerter la presse.
Salvaing est-il coupable ? En acceptant de l'aider, le docteur Scheller va mettre au jour des vérités qui ne plairont pas à tout le monde. A commencer par lui.
Par l'ampleur des questions qu'il soulève et la richesse de ses rebondissements, ce livre coup de poing est une brillante illustration du talent de Christian Lehmann.

Mon avis :
Encore merci les découvertes Livres échanges!!! J'ai laissé trainé un petit moment ce livre dans ma PAL. L'envie me titillait de l'ouvrir pour changer de style mais pas plus. Finalement, le livre étant petit, je l'ai glissé comme secours dans mon sac avant hier. Avec raison, une fois commencé je n'ai pas pu le lacher, au grand désespoir du cafetier chez qui j'ai squaté :) Je pensais lire un policier. Point du tout!
C'est une tranche de vie du docteur Laurent Scheller, ex médecin chouchou des médias. Laurent se retrouve à défendre l'un de ses anciens amis qui lui a continué d'exercer la profession de médecin généraliste. Alors que celui-ci est en prison, il le remplace et redécouvre le plaisir de la médecine. Mais cette expérience agit comme un miroir déformant et au travers de cette expérience Laurent va découvrir ce qu'il est vraiment devenu. L'histoire de l'euthanasie est presque anecdotique, c'est l'évolution de Laurent qu'il m'a tant plu de lire. Sa personnalité se dévoile au fil des pages.

Edith Wharton : Eté

Publié par Stéphanie on vendredi, août 24, 2007 commentaires (8)


Couverture :
Été est un roman qui traite franchement de la sexualité féminine, vue comme force vitale puissante et constructrice. Il était donc fort moderne pour son époque, lorsqu'il fut publié pour la première fois en 1918. Joseph Conrad, admirateur de l'oeuvre d'Edith Wharton, plaçait Été au-dessus de tous ses autres romans peut-être parce qu'y sont dévoilés les mécanismes intimes et habituellement cachés de la personnalité, l'aspect extra-social de notre nature si souvent présent dans les écrits de Conrad lui-même.

Mon avis :

Lorsque un roman me plait, j'ai l'habitude d'aller rapidement dévaliser (en payant malheureusement pour mon banquier) les librairies pour dénicher tous les romans du même auteur. Edith Wharton ne fait pas exception, même si pour l'instant je me suis contentée des exemplaires disponibles en occasion chez Gibert. (heureusement pour mon compte en banque, la rentrée littéraire ayant déjà fait quelques trous dans mon porte monnaie).

Nouveau roman d'Edith Wharton et nouveau coup de coeur.
Pourtant ici le style est totalement différent, enfin pas tant que cela car cela reste toujours aussi bien écrit! Par contre, on ne ressent pas l'ironie qui m'avait tant plu dans Les beaux mariages. Charity (l'héroïne) mériterait d'être un personnage de roman de Jane Austen (du moins ceux que j'ai déjà pu lire : Mansfield Park et Raisons et sentiments) : courageuse, dévouée et se sacrifiant. Cependant, il y a toujours cette touche de modernité que je n'arrive pas à retrouver chez Jane Austen (Les deux auteurs sont mortes à plus de 100 ans d'intervalles, ce qui explique certainement le style old fashion de cette dernière - et en plus, je n'ai pas encore lu son chef d'oeuvre).
Ce roman m'a donc donné envie de découvrir d'autres romans d'Edith Wharton. Comme pour Jane Austen (encore), je garde son roman le plus connu certainement pour la fin. Comme la chantilly qu'on met de côté pour finir sur cette note :)

Richard Coob : Marseille

Publié par Stéphanie on jeudi, août 23, 2007 commentaires (3)

Couverture :
Ce qui caractérise le mieux ce port méditerranéen, c'est le secret. La vive loquacité, la sociabilité facile, les bonnes vieilles blagues sont en fait des écrans destinés à berner le Parisien et le visiter de Nord, à les tenir à distance, à éviter que le voisinage familial soit assiégé de toutes parts.

Mon avis :
J'ai cru acheter un livre parlant simplement et avec beaucoup de tendresse d'une ville que j'aime. Je me suis trompée, j'ai donc été déçue. Richard Cobb dresse un portrait froid, quasi chirurgical de la ville et surtout parle presque plus du parisianisme et donc de Paris que de Marseille. Difficile dans ces conditions de dire que j'ai aimé. Il était tout de même intéressant de lire le rapport des écrivains avec cette ville qui fut longtemps un lieu de passage.

Marc Molk : Pertes humaines

Publié par Stéphanie on jeudi, août 23, 2007 commentaires (0)

Couverture :
" Ceux qui s'éloignent imperceptiblement alors qu'ils comptent pour de bon, ceux qui meurent, ceux qui ne nous aimeront jamais, ceux qui ne nous aiment plus, ces rencontres superficielles sur lesquelles on s'interroge encore, combien sont-ils manquants ? Mais surtout pourquoi les ai-je perdus ? Bien sûr, la liste est incomplète. J'en ai oublié, il y en a que j'ai écartés, il se peut qu'une fiche importante se soit perdue. Quoi qu'il en soit, il me semble que les intéressés pourront se reconnaitre et que ceux qui n'ont aucun rapport avec mon existence trouveront là prétexte à décrocher leur téléphone ou écrire une longue lettre à quelqu'un des leurs. "

Biographie de l'auteur :
Marc Molk est peintre. Pertes humaines est son premier roman.

Mon avis :
J'avais déjà “lorgné” sur ce livre lors d'un précédent livres échanges, j'ai donc été heureuse de pouvoir l'emprunter.
Chaque chapitre correspond à une personne donc une perte. Chaque perte est chiffrée selon trois critère : coefficient de perte, part de responsabilité, chance de renouer. Il s'agit d'un inventaire personnel et dans le désordre (ce qui ajoute malheureusement un peu de confusion).
Les pertes sont inégales mais j'ai aimé la plupart de cet inventaire.
On ne peut bien sur s'empêcher de penser à Philippe Delerm pour la forme : un chapitre – une histoire mais le style est totalement différent même si la nostalgie court parfois.
J'ai eu un coup de coeur pour la perte de la page 51 : Foetus qui résume parfaitement ma position / avortement : une volonté ferme pour le droit de chaque femme de pouvoir décider mais une aversion personnelle pour ce choix.

Citation :
“Dire dans ces conditions toute l'aversion que l'on peut ressentir à l'idée d'avortement passe pour le chausse-pied d'une remise en cause de la loi Veil. Quand ma bouche articule que je suis prêt demain à manifester pour le droit à l(avortement, on ne m'écoute déjà plus, on ne me croit plus. Il n'est pourtant pas difficile à comprendre le cloisonnement entre l'espace public et la répulsion intime. En tant que citoyen, je défends la liberté de chacun à disposer de son corps; en tant que personne, la simple idée d'être à l'origine ou impliqué dans un avortement me donne un vertige tel qu'il me faut m'appuyer ou m'assoir.”


Fanny Chiarello : Si encore l'amour durait, je dis pas

Publié par Stéphanie on mercredi, août 22, 2007 commentaires (6)

Couverture :
Allez... un martini, un petit dernier, et Fanny arrête l'alcool. Ce n'est pas une vie, à 25 ans, de prendre une cuite tous les soirs. Signe troublant d'instabilité. Comme toutes ces filles, que Fanny n'arrive pas à aimer plus de trois mois. Florence, Céline... maintenant Gaëlle. Tomber amoureuse, Fanny sait faire. C'est après que ça se gâte. Quand il lui faut réaliser qu'elle a tout pour être heureuse : un passionnant métier de vendeuse téléphonique, un délicieux appartement à peine morne et crasseux, une famille à l'écoute qui la comprend au moins une fois par siècle... et une douce amie qui ne saurait lui prendre la tête que pour l'embrasser, bien entendu. Que demander de plus ? Un avenir ?

Mon avis :
Déception. Comme quoi acheter un livre uniquement pour son titre n'est pas gagnant à tous les coups! Le style m'a un peu rappelé Beigbeder de 99 francs mais en pire, bien pire. Fanny boit, se plaint de sa vie de vendeuse téléphonique, de son amour non réciproque pour une fille... mais où va tout cela? Nulle part!

Henry James : Une vie à Londres

Publié par Stéphanie on mardi, août 21, 2007 commentaires (6)

Couverture :
Une vie à Londres s'inscrit dans la lignée de Roderick Hudson, le premier roman d'Henry James, avec l'opposition puritaine du Bien et du Mal, l'Amérique moralisatrice et l'Europe morale décadente, la corruption et l'innocence. Laura Wing, jeune Américaine, native de Virginie, s'installe à Londres chez sa sœur Selina. Elle découvre avec horreur et fascination la haute société britannique qui cache son cynisme et sa décrépitude morale derrière les hôtels particuliers de South Kensington.

Mon avis :
Après sa contemporaine Edith Wharton, il me semblait logique de découvrir Henry James. Un livre perdu dans ma PAL depuis une éternité m'a permis de lire cet auteur dont j'ai pu apprécier plusieurs adaptations de ses oeuvres au cinéma.
J'ai retrouvé la même peinture sociale des moeurs de l'époque qu'Edith Wharton. Peut-être Henry James est il moins acide mais il dépeint très bien les différences entre la "vieille Europe" et la "jeune Amérique".
Une nouvelle, même de 112 pages, est un peu courte pour me rendre compte des qualités de cet écrivain. Cette mise en bouche m'a seulement donnée l'envie d'en lire plus.

David Foenkinos : Le potentiel érotique de ma femme

Publié par Stéphanie on lundi, août 20, 2007 commentaires (4)

Couverture :
" On dit souvent qu'il existe des hommes à femmes, on peut considérer qu'Hector est un homme à objets. Bien loin de comparer la femme à l'objet, nous notons toutefois d'évidentes similitudes, et les angoisses de notre héros pourront se refléter dans les angoisses des infidèles, et de tous les hommes transpercés par la rareté féminine. " Après avoir collectionné, entre autres, les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d'escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d'oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s'est marié. Alors, il s'est mis à collectionner sa femme.

Mon avis :
Deuxième roman de David Foenkinos en peu de temps. (le premier était “en cas de bonheur”), je n'irai pas jusqu'à porter le bientôt fameux badge : “Caro[line] m'a forcée” puisqu'après la lecture du premier livre, j'étais volontaire :)


Bon, je vais répondre tout de suite à la question que se pose notre vestale grecque en chef alias Caro[line] : oui j'ai aimé mais.

Je vais commencer par le “j'ai aimé”. J'ai retrouvé le style qui m'avait plu pour en cas de bonheur mais en plus prononcé : David Foenkinos commente littéralement tout du long la vie de ses personnages, et j'ai eu quelque fois l'impression de m'entendre raconter une histoire autour d'un verre entre amis. Si cela m'a de nouveau un peu surprise, j'y ai finalement pris beaucoup de plaisir.

Les personnages d'Hector et Brigitte sont attachants et j'avais envie de savoir comment tout cela allait se finir :)


Malheureusement il y a un mais! J'ai eu l'impression un petit peu décevante que certains passages n'étaient pas forcément à leur place. Disons plutôt que le livre semble avoir été écrit en plusieurs fois et que les raccords se sentent un peu. C'est difficile de l'expliquer sans rentrer en détail dans l'histoire. Le style est cohérent, ce sont seulement une ou deux scènes qui m'ont fait cet effet là.

Heureusement, cela ne m'a pas gaché mon plaisir.


Je ne porterais pas de badge “2007 l'année Foenkinos” mais je peux envisager l'achat d'un badge “Merci pour cette découverte Caro[line]” :)


D'autres avis sur la question :
Tout d'abord, the fan : Caro[line]
Le litteraire
Tamara
Il y a même un article sur wikipedia


Martin Suter : Le diable de Milan

Publié par Stéphanie on dimanche, août 19, 2007 commentaires (9)

Couverture :
Lorsque Sonia, une jeune femme tout juste sortie d'un mariage étouffant et tumultueux, quitte la ville pour aller travailler dans un hôtel de luxe à la montagne, elle ne se doute pas un instant de ce qui l'attend. Dans la lourdeur paysanne de l'Engadine, ce vieil hôtel chargé d'histoire mais doté d'un " espace-forme " ultramoderne accueille des patients en cure. Dans ce roman noir et mystérieux, Martin Suter renoue avec l'atmosphère angoissante et le suspense haletant de La Face cachée de la lune et réussit un admirable tableau d'une région montagnarde de la Suisse romande, un univers confiné et menaçant, où l'âme des habitants se reflète dans un ciel en mutation constante. Suter met ici sa plume au service d'un véritable travail de peintre, entre le vert sombre des épicéas, le noir des orages, le blanc de la neige et l'argent de cet " espace-forme " high tech où tout semble pouvoir arriver. Ce nouveau thriller psychologique n'en a que plus de relief et d'efficacité et s'achève sur une scène stupéfiante qu'un Hitchcock n'aurait pas reniée.

Mon avis :
J'ai reçu ce livre en cadeau lors du « famous pique-nique » de la blogoboule et je ne peux que remercier la blogueuse qui me l'a offert. Désolée, impossible de me rappeler qui, j'ai honte.
C'est sombre, écrit simplement mais cela rajoute de la profondeur au texte. Peu à peu, le suspens monte et si au début j'ai eu un petit peu de mal à me passionner pour la vie de Sonia, cela n'aura été que le temps d'une cinquantaine de pages. Ensuite, je n'ai pas pu lacher le livre avant la fin (le tout aidé par un voyage en train de 3h30, j'avoue). L'atmosphère étouffante de ce village perdu est magnifiquement retranscrite. Il s'agit effectivement d'un véritable travail de peintre, les couleurs et la description des émotions au travers de ses couleurs sont très poétiquement retranscrites.
De plus, j'avoue avoir été surprise par le dénouement. Cerise sur le gâteau :)
Je pense rajouter sous peu un autre roman de cet auteur dans ma PAL. En tous cas, il est déjà dans ma LAL.

Philippe Delerm : L’envol suivi de Panier de fruits

Publié par Stéphanie on dimanche, août 19, 2007 commentaires (1)

Couverture :
Rien ne distingue cet homme-là. Rien ne permet de le rendre visible. Plus visible qu’un autre… Un nom banal, un pardessus gris, un corps massif et mou dont il ne sait trop quoi faire. Difficile de peser sur ce monde… Alors il s’en invente un autre où l’air semble plus léger. Un tableau de Munch, un cerf-volant bleu ainsi qu’un étrange oiseau peint par Folon lui ouvrent les portes. Bientôt l’homme prend son envol vers des espaces aux teintes adoucies, des paysages délavés, des reliefs effacés… « Peu de couleurs et beau d’eau », disait Folon à propos de l’aquarelle. Beaucoup d’eau, peu de couleur… N’est ce pas là le mystère d’une vie plus sage et plus facile ?
Peut être même le secret du bonheur ?


Mon avis :
J’ai préféré la seconde nouvelle à celle qui a donné son titre à cet ouvrage. De l’Envol ; il se dégage une sorte de résignation qui même poétique ne m’a pas laissé un grand souvenir. J’appréciais la poésie des mots sur l’instant mais j’oubliais au fur et à mesure. (Réflexion faite durant ma lecture, puisque j’ai du relire certaines phrases pour en retenir le sens). Il ne m’en restera qu’une envie, celle de mieux découvrir l’œuvre de Folon.

Panier de fruits est l’histoire (personnelle de Delerm ? une recherche google pourra peut-être me permettre de répondre à cette question) d’un romancier publicitaire pigiste à ses heures qui invente le nouveau nom d’un yaourt « panier de fruits ». Il raconte comment alors son rapport aux mots change, son premier roman fruit de 2 ans d’efforts ne lui a rapporté que 6000F, ces trois mots lui en rapportent 20000F. Le narrateur deviendra alors une sorte de spécialiste des accroches, jeu de mots, changeant de domaine avant d’atteindre son niveau d’incompétence (je me suis demandée si ce n'était pas une allusion au principe de Peter).

C’est moins poétique, mais plus léger, et peut-être étais je plus réceptive pour ce ton à ce moment là


Derniere minute : visiblement, panier de fruits n'est pas autobiographique ou alors entre son écriture et son métier d'enseignant, Phlippe Delerm aurait encore eu le temps d'écrire pour la publicité... Mais rien sur ce sujet, dans les différentes biographies lues sur lui sur internet.

Edith Wharton : les beaux mariages

Publié par Stéphanie on jeudi, août 16, 2007 commentaires (7)


Couverture :
Attention, pour une fois, il s’agit d’un résumé remanié. Si vous souhaitez profiter pleinement de ce livre (et j’espère que cela sera le cas après avoir lu ma critique), abstenez vous de lire le quatrième de couverture de cette édition, l’éditeur a eu la très mauvaise idée de résumer toute l’histoire ici !!!
Ondine Spragg, jeune héritière d’Apex, s’ouvre les portes de l’aristocratie New-Yorkaises grâce à son mariage avec Ralph Marvell. Elle recherche depuis toujours l’amusement mais aussi la respectabilité. Malheureusement son caractère la pousse à ne jamais se contenter de ce quelle vient d’obtenir.
Les qualité d’analyse de la grande Edith Wharton et son brio font merveille dans cette vaste fresque qui dépeint une classe qui meurt et le monde du XXème siècle en pleine formation et trace avec audace et talent le portrait d’une femme.

L’auteur :
Auteur d’un grand nombre de romans et nouvelles dont la modernité continue de surprendre, Edith Wharton (1862-1937), amie et confidente de Henry James, a passé une partie de sa vie en Franc ; où elle est enterrée à Saint-Brice-la-Forêt.

Mon avis :
Encore ! Encore ! Encore ! Il s’agit pour l’instant de mon coup de cœur intégral pour cette année déjà pleine de belles lectures. Même le plaisir de lire Didier Van Cauwelaert (mon presque auteur chouchou) était presque pali par ce plaisir là. De toute façon, c’est totalement différent comme la comparaison d’un baba au rhum et un gratin dauphinois. :)
J’avais déjà éprouvé un grand plaisir à lire Xingu (une courte nouvelle d’Edith Wharton) et ce que j’avais pu pressentir en si peu de pages éclate véritablement ici.
J’ai trouvé le style de l’écriture merveilleusement moderne et ironique alors que cet écrit à plus de cents ans. Les idées (que certains pourraient qualifier de féministes, mais je trouve cela bien trop réducteur) exposées par l’auteur sur la position de la femme, les liens du mariage et la morale de cette société où tout finit par se compter en monnaie sonnante et trébuchante devaient être alors quelques peu révolutionnaires. L’héroïne n’a rien d’attachant, elle est froide, calculatrice mais d’un autre côté, elle reste une victime qui n’a pas appris à réagir autrement. C’est passionnant de voir le cheminement de ses pensées, son évolution, ses réussites et ses défaites.
Le rythme est rapide même si les pensées, attentes et espérances des personnages sont clairement identifiés. L’histoire n’est pas seulement centrée sur le personnage d’Ondine et cela apporte de bienvenues bouffées d’oxygènes. Même si je ne me suis pas attachée à ce personnage, j’ai adoré la suivre avec peut-être ce même intérêt qu’enfant j’accordais à l’observation des fourmis.

D'autres avis de bloggueuses :
Celui d'Allie tout d'abord qui m'avait convaincue de le lire (malgré un accueil plus mitigé)
La renarde

Compte rendu de la biblioboum

Publié par Stéphanie on lundi, août 13, 2007 commentaires (12)



C'est vrai, comme le dit Caro[line], c'est bizarre que cela soit déjà fini puisque nous l'avions attendu depuis si longtemps.
Mais quel plaisir de se retrouver tous en un lieu verdoyant et "presque" ensoleillé. En tous cas, il ne pleuvait pas et c'était largement suffisant!

Il y avait donc : Alice, Aude (une des 2 "sans-blog"), Caro[line] avec les crochets (alias l'adoratrice du dieu grec) Caroline sans les crochets, , Chiffonnette (et ses supers gâteaux), Dda du Biblioblog, Delphine (notre 2ème "sans-blog"), Emeraude, Fab'shion (et sa chevelure so famous!), Flo (notre guest-star du Sud-Ouest), Jos (notre libraire) et Virginie, Kalistina (en transit), Michel et sa souris, Papillon, Second Flore (notre jeune premier), Tamara (notre chasseuse de pigeons), Valdebaz, Axel ainsi que Christian Sauvage, éditeur d'Allumer le chat de Barbara Constantine et blogueur sur Livres Hebdo ! Il était accompagné de sa femme, Moïra.

Les discussions furent animées et tous les styles de littératures furent passés en revue. Certaines ont appris avec stupeur qu'on pouvait être une lectrice assidue sans avoir jamais lu (pour l'instant) la sage des Angéliques mais surtout Le seigneur des Anneaux (j'avoue j'en fais partie (pas résisté à plus d'une centaine de pages, mais je me rattrape en faisant partie du fan club de Vigo!)) ou même Autant en emporte le vent.
J'appris que ce n'est pas forcément l'auteur qui choisi ses titres. Petite question à une vestale grec : qui choisit les titres (excellents) des romans du dieu F?

Un projet littéraire a presque vu le jour! Je maintiens que c'est une excellente idée! :)

Des concepts de badges devraient voir le jour : "Colin for ever", "2007 c'est l'année Foenkinos", "Vigooooooooooo", "Caro[line] m'a forcé(e)", "Je n'ai rien lu de vous, mais j'aime beaucoup!"...
Un t-shirt collector "Hors jeu" pourrait également être créé.

Des gâteaux par dizaine ont été goutés et appréciés. Des livres ont été échangés et surtout des promesses de se revoir!


PS : la recette des muffins maison
1 yaourt nature
2 pots de sucre
3 pots de farine
1 pot de beurre (surtout pas d'huile)
3 oeufs
200g de chocolat noir
1 paquet de levure

Faire fondre le beurre et le chocolat à feu doux.
Mélanger pendant ce temps tous les autres ingrédients. Rajouter le mélange beurre/chocolat.

Faire cuire dans des moules muffins environ 25 min à 180°C

Philippe Ségur : Poétique de l'égorgeur

Publié par Stéphanie on samedi, août 11, 2007 commentaires (7)


Couverture :
Universitaire à la vie bien tranquille, Nid dissimule en réalité un esprit tourmenté. Le monde et ses semblables le terrifient. Tous les soirs, sur leur demande, il raconte à ses filles un récit sombre et cruel dans lequel il traduit ses angoisses secrètes : Yagudin, un criminel maléfique, y épouvante les foules en ravissant les épouses et en éliminant les enfants. Mais un jour, son imagination est rattrapée par la réalité. Condamné à découvrir qui se cache derrière la figure flamboyante et énigmatique de l'homme qui a détruit sa famille, Nid se lance à sa poursuite. Menée tambour battant, sa course éperdue est celle d'un homme confronté à ses peurs. Suspense, humour, beauté du style et puissance de l'imaginaire, le lecteur impatient dévorera ces pages pour découvrir enfin qui se dissimule derrière Yagudin...

Biographie de l'auteur :
Philippe Ségur est professeur agrégé à l'Université. Il enseigne à la faculté de droit de Perpignan. Il est l'auteur de romans, Métaphysique du chien (prix Renaudot des lycéens, 2002), autoportrait à l'ouvre-boîte (2003), Poétique de l'égorgeur (2004), Seulement l'amour (2006), ainsi que l'Ecrivain en dix leçons (2006.)

Mon avis :
Philippe sait choisir ses titres (même si j'ai appris aujourd'hui que ce n'était pas forcément l'auteur qui trouvait les titres), et sait captiver le lecteur. Malheureusement, cela n'a pas suffit à me faire aimer Poétique de l'égorgeur. J'ai récupéré ce livre lors d'un livre échanges où j'avais été intriguée par les nombreux commentaires élogieux. Cela ne sera pas mon cas.
J'ai été incapable de m'attacher au héros Nid. Dès le début, il m'énervait bien trop. J'ai pourtant continuer à lire, puisque paradoxalement j'étais attachée au "méchant" Yagudin. Hum peut-être vais je devoir finir par me demander pourquoi de plus en plus j'aime plus les méchants que les héros :)!
Le livre est décomposé en 3 parties inégales : 4 mois, un intermède et 4 jours. J'ai préféré les deux dernières puisque là la peur viscérale du héros, qui le fait se plaindre tout au long des 4 mois, disparaît assez pour que cela soit supportable. Et surtout, le suspens monte et à partir de ce moment, j'ai continué uniquement pour savoir "comment tout cela allait se finir".
Dommage, il faudra peut-être réessayer un peu plus tard un autre roman de Philippe Ségur.

D'autres critiques (élogieuses celles-ci) :
Biblioblog
Quartiers d'été

Daniel Cohen : Trois leçons sur la société post-industrielle

Publié par Stéphanie on mercredi, août 08, 2007 commentaires (2)


Couverture :
La société industrielle liait un mode de production et un mode de protection. Elle scellait ainsi l'unité de la question économique et de la question sociale. La " société post-industrielle ", elle, consacre leur séparation et marque l'aube d'une ère nouvelle. Daniel Cohen analyse ici les ruptures qui ont conduit le capitalisme du XXIe siècle à la destruction méthodique de cet héritage : innovations technologiques, révolution financière, transformations des modes d'organisation du travail, mondialisation des échanges... En examinant les logiques à l'œuvre dans ces bouleversements, ces " trois leçons " aident à comprendre les défis du monde à venir.

Biographie de l'auteur :
Daniel Cohen est professeur de sciences économiques à l'Ecole normale supérieure et directeur du Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP). Il est également membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre et éditorialiste associé au journal Le Monde.

Mon avis :
Il s'agit du deuxième livre de la collection "la république des idées" que j'ai le plaisir de lire. Le premier était presque un bestseller : le capitalisme total de Jean Peyrelevade. J'avais vraiment apprécié la lecture du capitalisme total, j'ai également apprécié celle-ci. Je commence ma critique en parlant de la collection car tous les ouvrages (en tous cas ceux que j'ai pu voir) traitent d'un fait de société (économique ou idéologique), sont assez spécialisés (tout en restant accessible avec un peu de concentration) et ont juste la bonne taille (entre 80 et 150 pages). Rien de décourageant donc.
Au travers de ses trois leçons, Daniel Cohen analyse l'évolution de la société. Ses trois leçons sont :
1/ L' ère des ruptures : où il revient sur les différentes révolutions (de la révolution technologique à mai 68).
2/ La nouvelle économie-monde : où comment la première mondialisation (du temps des colonies et des grandes migrations) a eu lieu et surtout pourquoi semble t elle avoir été mieux vécue que l'actuelle mondialisation.
Ces deux premiers chapitres sont surtout très économiques et organisationnels
3/ Existe-t-il un modèle sociale européen? : comment se positionne l'europe et surtout la France / mondialisation.
Ce dernier chapitre est très différent puisqu'il parle surtout de la société d'un point de vue politique.
Je vous conseille vraiment cette lecture.

William Somerset Maugham : La passe dangereuse

Publié par Stéphanie on mardi, août 07, 2007 commentaires (5)


Couverture :
Peu de mondes semblent aussi éloignés l'un de l'autre que ceux de Somerset Maugham et de George Orwell. On découvre pourtant avec surprise dans un essai de l'auteur de 1984 qu'il admirait " immensément " Maugham pour son " talent à raconter une histoire sans la moindre fioriture ". Au lecteur de se laisser séduire par une invraisemblable histoire d'amour dans le Hong Kong de la grande époque coloniale anglaise avec adultère, épidémie, général chinois, bonnes sœurs... Ingrédients que Maugham mélange avec un art consommé du récit et une maîtrise raffinée de la " belle ouvrage ".

Biographie de l'auteur :
William Somerset Maugham est né en 1874 à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris. Orphelin à l'âge de dix ans, il rejoint l'Angleterre où il est élevé par un oncle pasteur. Diplômé de philosophie et de médecine à Cantorbéry, Maugham découvre, à travers son activité de médecin, la misère à Londres, sujet de ses premiers romans Liza de Lambeth (1897) et Mrs Craddock (1902). Il abandonne bientôt la médecine pour succomber à l'appel du large et de l'exotisme et devenir un infatigable écrivain globe-trotter. Il sillonne l'Asie, les Antilles et l'Amérique du Sud. Depuis la France, il aborde, entre drame et comédie, le théâtre : A Man of Honour (1903), Lady Frederic (1907), Jack Straw (1908). Maître incontesté de la fiction, Somerset Maugham a écrit plus d'une vingtaine de romans et près de cent vingt nouvelles dont Servitude humaine (1915), Le Fil du rasoir (1944), Mr Ashenden, agent secret ou La Comédienne. Son roman La Passe dangereuse a été adapté au cinéma en 2007 par John Curran, sous le titre Le Voile des illusions, avec Naomi Watts et Edward Norton. William Somerset Maugham est décédé en 1965, à Cap-Ferrat, sa seconde patrie du cœur.

Mon avis :
J'ai été emballée par ce livre, même si j'ai commencé par me poser des questions : le début ressemblant plus à une littérature sentimentale qu'autre chose. Enfin, petit bémol, une excellente littérature sentimentale, puisque dès le début c'est le style direct, extrêmement moderne (du moins à mon sens) de l'auteur. J'avais lu très rapidement sa bio, et cela ajoutait à ma surprise puisque je me souvenais surtout qu'il est né en 1874. Après un petit peu de recherche sur le net, je peux enfin confirmer cette impression, puisque ce livre fait partie des premières oeuvres de l'auteur (enfin le premier tiers, il a été productif) et date de 1925.
L'évolution des relations du couple et surtout la prise de conscience de l'héroïne sont simplement racontées mais cela ajoute encore plus de force au récit.
En bref, un auteur que je relirais avec plaisir afin de conforter cette première excellente impression :)

Pour aller plus loin :
Fiche de l'auteur sur Wikipédia
Avis d'une autre blogueuse : Lilly (attention la critique résume trop l'histoire cependant)

Marian Keyes : Les vacances de Rachel

Publié par Stéphanie on samedi, août 04, 2007 commentaires (3)


Couverture
Elle se rêve star de la nuit new-yorkaise... et se réveille dans la peau d'une accro à la coke. L'autoportrait drôle et touchant d'une jeune femme d'aujourd'hui qui se cache derrière l'humour et l'autodérision tandis que sa vie vire au fiasco. Jeune Irlandaise installée à New York, avide d'intégrer les milieux branchés, Rachel sort beaucoup, boit plus que de raison et abuse des cocktails cocaïne-valium, ingrédients indispensables à la fête.
Son patron menace de la virer ? Ce ne serait pas le premier ! Luke, son boy-friend, ne supporte plus ses crises ? Elle lui a toujours trouvé un petit côté ringard ! Jusqu'au jour où, après avoir avalé un tube de médicaments, Rachel se retrouve à l'hôpital. Luke choisit ce moment pour la larguer. Ses parents, paniqués, la rapatrient d'urgence en Irlande et l'envoient dans un centre de désintoxication, le Prieuré.
La première humiliation passée, Rachel finit par se persuader qu'elle va vivre deux mois de vacances dans une résidence de luxe : à elle les massages, les enveloppements d'algues et le farniente au milieu des célébrités. La réalité, bien sûr, sera tout autre, et le choc d'autant plus rude...

Mon avis :
Comme dit sur la couverture de mon édition : ce livre pourrait être d'une tristesse affligeante et pourtant c'est tout le contraire.
J'ai trouvé ce livre très différent des autres (que j'ai lus en tous cas) de Marian Keyes. J'ai retrouvé le ton très vivant, très actuel et toujours caustique mais le sujet est beaucoup plus grave et surtout très bien documenté. On sent que l'auteur a pris le temps nécessaire afin de faire des recherches poussées. Et c'est tant mieux, car ce mélange sert d'autant plus au récit.